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Les paris (conte mapuche)

  • Photo du rédacteur: Eric Mandret
    Eric Mandret
  • 26 mars 2020
  • 3 min de lecture

Il y a eu un grand machitún, disent-ils, une très grande cérémonie et tous les Indiens sont venus à la fête. Ils sont venus de partout, avec leurs femmes, leurs filles. Des Indiens très riches sont venus ; des chefs montés sur de grands chevaux avec des selles en argent, des ceintures en argent, tout en argent, dit-on. Un pauvre petit Indien est venu aussi. « J'espère gagner de l'argent, je connais bien les jeux d'argent. » C'est ce qu'il a dit, c'est ce qu'ils disent. Un riche chef est venu avec sa fille. Elle était très jolie et revêtait de riches habits. Le père avait un beau cheval avec une selle magnifique, des éperons en argent, des rênes en argent. Le petit Indien aimait beaucoup le cheval et il aimait surtout la fille de l'homme riche. On dit qu'il l'aimait bien.


« Nous allons parier », dit le riche au pauvre, combien pariez-vous ?

« Je n'ai rien, dit le pauvre homme, je ne peux que parier mon service pour vous. » « Eh bien, dit le riche, je parie trois vaches avec leurs petits veaux. »

« Dites le pari, alors », dit le petit Indien, disent-ils.

« Un ami m'invite à manger chez lui. Vous devez retirer la nourriture de mon assiette sans la toucher avec vos mains. » C'est ce qu'a dit l'homme riche.

Le petit Indien est monté sur le toit de la terrasse où le riche allait manger. Il a attendu qu'il s'assoie à table. Il a ouvert un trou dans le toit, disent-ils, sans que personne ne le voie.

Les serveurs ont servi au riche une grande assiette de nourriture. L'assiette était très pleine, disent-ils, et quand il a commencé à manger, le petit Indien a jeté une pierre dans son assiette. Il a fait cela depuis le toit. La pierre était si grosse, disent-ils, que toute la nourriture a sauté de l'assiette.

L'homme riche était furieux, mais il n'avait pas d'autre choix que de payer les vaches et les veaux.

« Je vais encore parier », a déclaré l'homme riche. « Je vous donnerai mes moutons si vous me sortez de mon lit sans me toucher. »

« Bien », a dit le petit Indien, disent-ils.

Le soir, dit-on, le riche passait la nuit chez un autre chef. Le petit Indien l'a suivi. Sur le chemin, il a ramassé toutes les fourmis d'une fourmilière. Il les a mises dans un sac puis il est monté sur le toit de la maison. Ensuite, il a fait un trou au-dessus du lit de l'homme riche. Quand le riche s'est endormi, l'indien a vidé, disent-ils, toutes les fourmis du sac dans le lit. Elles se sont mises à courir, disent-ils, sur le visage du riche et ont commencé à le piquer en rentrant dans ses vêtements. Comme un fou, l'homme riche s'est enfui. Le petit Indien a sauté dans le trou et s'est mis dans le lit.

A l'aube, le riche qui était allé à la rivière pour se baigner et se débarrasser des fourmis, est revenu.

« Je t'ai battu », a dit le petit Indien.

Le riche a dû lui donner ses moutons. Il n'avait qu'à les donner, disent-ils.



« Je vais encore parier, a déclaré l'homme riche. Je te donnerai mon cheval si tu peux m'en faire descendre sans me toucher. »

« Alors, dit le petit Indien, je vais le faire. »

Il est sorti. Il est allé découper des cactus et les a attachés à la queue du cheval sans que le riche ne s'en aperçoive. Ce dernier est monté, dit-on, sur son cheval et pour le faire avancer y a planté ses éperons d'argent. Ils sont allés se promener sur les rives d'une grande rivière et dès que le cheval a couru, les cactus ont commencé à le piquer. Il s'est penché, dit-on, et a sauté dans la rivière avec son cavalier. Pour ne pas se noyer, le riche a lâché les rênes d'argent et abandonné son cheval, nageant jusqu'au rivage. On dit que la rivière a pris le cheval.

Le riche est sorti à la nage. Le petit Indien lui a alors demandé le prix du pari. Mais, dit-on, l'homme riche ne pouvait plus lui donner le cheval. La plupart des participant à la fête était présent et tous regardaient avec attention l'homme riche, se demandant ce qu'il allait faire. Honteux d'avoir perdu la mise du pari, celui-ci a proposé la main de sa fille en échange au petit indien. Cette dernière épatée par l'intelligence du petit indien était heureuse de cette décision, dit-on.

 
 
 

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