Les cris de la nuit

"Jean-François est acériculteur dans le Nord du Canada. Il habite avec sa femme et ses enfants dans un petit village de la vallée. Mais tous les ans, dès que les premières glaces commencent à fondre il monte dans sa petite cabane au coeur de la forêt d'érable pour récolter l'eau d'érable et surtout cuisiner le sirop d'érable.

Il y reste pendant plusieurs jours sans redescendre au village car il ne faut pas que le feu sous marmite ne s'éteigne afin que le sirop devienne doux et sucré.

Une année, Jean-François est monté à sa cabane. Les seaux étaient remplis d'eau d'érable, la récolte allait être bonne. Il a allumé le feu sous la marmite, l'a remplie d'eau d'érable et a commencé à mélanger avec une grande spatule en bois. Les journées et nuits allaient être bien remplies.

Au coeur de la nuit, il a entendu un cri venant de la cheminée : ouh, Ouh, OUH. Le cri devenait de plus en plus fort, de plus en plus strident. Seul dans sa cabane, Jean-François a eu peur. Il a repensé à toutes ces histoires de fantôme. Le cri ne s'arrêtait pas. Jean-François frissonnait, tremblait, palissait. Il a finalement jeté sa spatule en bois pour partir en courant vers son village. Il s'est couché tremblotant mais n'a rien dit à personne.

Le lendemain, lorsque sa femme lui a demandé des explications, il a affirmé que la récolte n'était pas prête et qu'il allait y retourner le jour même.

Lorsque Jean-François est rentré dans sa cabane, tout était en place, il n'y avait pas de bruits, mais le feu s'était éteint sous la marmite. Il a donc recommencé tout son travail en se disant qu'il était victime d'hallucination.

Pourtant, au coeur de la nuit, il a entendu un cri venant de la cheminée : ouh, Ouh, OUH. Le cri devenait de plus en plus fort, de plus en plus strident. Jean-François a alors compris. "C'est le fantôme de mon voisin qui vient me hanter". En effet, son voisin venait de mourir et Jean-François ne lui avait pas rembourser les quelques dollars qu'il lui avait emprunté. "Je reconnais sa voix". Le cri ne s'arrêtait pas. Jean-François frissonnait, tremblait, palissait. Il a finalement jeté sa spatule en bois pour partir en courant vers son village. Il s'est couché tremblotant mais n'a rien dit à personne.

Le lendemain, il s'est levé avant tout le monde. Il est allé voir sa voisine pour lui rembourser sa dette. Cette dernière qui avait besoin d'argent l'a remercié chaleureusement. Jean-François a pu remonter tranquillement vers son sirop. Le soir venu, il a cuisiné sans aucun tourment. Seul le bruit du vent dans les branches et le chant des étoiles venaient l'accompagné.

La récolte et la cuisine a duré de nombreuses journée et Jean-François a finalement pu récupérer toute son eau pour faire de nombreux tonneau de sirop d'érable. Une fois la récolte finie, il a nettoyé ses outils, sa cabane et ramoné sa cheminée. Il y avait quelque chose qui bloquait le conduit. Il a tiré, poussé et le bouchon est tombé. C'était un hibou mort, complètement carbonisé."

Voilà l'histoire telle qu'on me l'a raconté, à vous maintenant de la partager.